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Quantique de la racaille


" Même planète, nouvelle racaille de l’univers. " Et retour en fanfare des hommes en noir chargés de défendre la première contre la seconde. On ne change pas une équipe qui gagne, surtout si elle peut gagner encore plus. Retrouvailles décoiffantes avec Barry Sonnenfeld, Will Smith, Tommy Lee Jones et Frank le chien.

Souvenez-vous, c’était il y a cinq ans. K., agent spécial du M.I.B. – l’organisation secrète du gouvernement américain chargée de contrôler les activités sur Terre des immigrés extraterrestres – se faisait effacer la mémoire et prenait une retraite bien méritée après avoir visité l’estomac d’un cafard géant et protégé une fois de plus le monde de la destruction, laissant la place à son jeune disciple, le fougueux J. Les années ont passé, J. a mûri (plus ou moins), a fait son chemin dans l’organisation et il est devenu le nouveau super-agent star du M.I.B., tandis que K., redevenu Kevin, s’est reconverti en postier dans un bled paumé au fin fond du Wisconsin. Mais, preuve qu’on ne casse pas impunément le box-office, K. reçoit la visite de J., chargé de le reconvertir aux vertus du costard noir et de la chasse aux aliens. Trier des enveloppes c’est bien, sauver la planète c’est mieux. En effet, un ancien dossier de K., la diabolique Serleena, belle plante carnivore cachée sous l’apparence d’un top-model en lingeries fines (rien de tel que deux glandes mammaires adéquates pour contrôler l’humanité) vient de faire un come-back fracassant à la recherche de la " Lumière de Zartac "… censée ne plus se trouver sur Terre depuis vingt-cinq ans. K. est le seul à connaître le fin mot de l’histoire. Sauf qu’il n’a plus aucune connaissance de son ancien job.

Linda Fiorentino en moins et quelques zéros en plus sur le chèque de Will Smith (révélé au grand public dans le rôle de J., mondialement starisé depuis et même définitivement reconnu par ses pairs depuis le récent Ali, l’ex-" prince de Bel Air " peut à présent exiger un cachet semblable à celui de son partenaire Tommy Lee Jones), c’est globalement la même équipe que dans le premier volet que l’on retrouve dans ce MIIB, jusqu’à Frank, l’extraterrestre au physique de bouledogue parlant – et chantant –, qui bénéficie d’un rôle beaucoup plus développé dans cet opus. Et bien sûr, membre à part entière de l’équipe, Barry Sonnenfeld, le réalisateur, qui ne s’attendait pas pour le précédent Men in black à un succès tel qu’une suite soit prévue par les studios. Et, cette fois, avec les gros moyens. Ce qui se traduit notamment sur l’écran par plus d’effets spéciaux, plus d’aliens, les réjouissantes apparitions de quelques guest stars comme Peter Graves ou même Michael Jackson, et aussi, malheureusement, par une certaine baisse quant à l’originalité du scénario.

Mais, outre que l’effet de surprise du premier film passé, cette " baisse de régime " était difficilement évitable, Barry Sonnenfeld n’a par contre rien perdu de son inventivité comique lorsqu’il s’attache plus particulièrement à une scène, parfois proche du sketch pur et simple. Ce qui nous donne l’occasion de quelques moments drolatiques voire franchement hilarants tels que Frank chantant I will survive à la fenêtre de la voiture de J. (c’est encore plus drôle en français) ou la communauté d’aliens miniatures, aux allures bibliques et entièrement dévouée au culte de K., vivant en autarcie dans une consigne de la gare de New York. Enfin, face à un Will Smith déchaîné et à un Tommy Lee Jones se parodiant avec une ironie savoureuse, Lara Flynn Boyle, dans le rôle de Serleena, et avec un look autrement plus sexy que sa tenue d’avocate dans la série The Practice, n’est pas l’un des moindres atouts du film.

Même si l’ont peut regretter que ce dernier mette du temps à décoller – ce qui est quand même un comble pour une histoire d’E.T. – et qu’il faille attendre les retrouvailles avec K./Tommy Lee Jones (en bermuda !) pour que le rythme se mette, ou se remette, totalement en place, la suite de la pellicule, c’est-à-dire quand même la majorité, défile tambour battant et, entre action et éclats de rire, ce pur divertissement remplit parfaitement son contrat, avec tout ce qu’il faut pour devenir sans doute le plus gros succès de cet été.